Présentation du milieu
Un fourré est une végétation dominée par des arbustes, de taille variable (grossièrement entre 0,5 et 7 mètres de haut), d’aspect dense et enchevêtré, la plupart du temps difficilement pénétrable à pied. On parle vulgairement de « buissons » ou « broussailles ».
Le fourré nain, de 0,5 à 1 mètre de haut est en général composé uniquement de jeunes arbustes ou de sous-arbrisseaux, et sa différenciation avec certaines landes peut alors être complexe. Le fourré arbustif varie après dans une gamme de hauteur assez large, jusqu’au « manteau pré-forestier » qui peut mesurer plus de 5 mètres de haut, et dans lequel les essences arborées constitutives de la forêt future apparaissent peu à peu.
Dans la dynamique successionnelle de la végétation, ces fourrés peuvent être issus de 2 mécanismes. Ils peuvent coloniser des parcelles abandonnées qui ne sont plus soumises à un entretien ou à une exploitation (dynamique progressive), par exemple des pentes difficilement mécanisables, des friches en attente d’urbanisation, des parcelles agricoles sans repreneur, etc. A l’inverse, ils constituent également un stade de dégradation de la forêt (dynamique régressive), par la persistance des espèces arbustives après coupe.
Ils se développent sur des surfaces plus ou moins importantes, d’un simple patch au milieu d’une prairie jusqu’à des parcelles de coupes forestières de plusieurs hectares, en passant par des petits coteaux pentus. Des formations arbustives bien connues et particulières, de par leur caractère linéaire, sont les haies. Ces dernières peuvent être des espaces relictuels d’une ancienne forêt, servant de séparation entre les parcelles agricoles, mais certaines sont aussi plantées volontairement (« haies champêtres »).
Ces fourrés se déclinent en de nombreuses variations, tout comme les autres végétations, en fonction des conditions écologiques (exposition, pente, humidité, altitude…).
Ne sont pas développées ici les formations suivantes : fourrés xérothermophiles sur calcaire (voir la partie « forêts, fourrés et ourlets des causses et coteaux calcaires »), ainsi que de nombreux types de landes (atlantiques, montagnardes, etc. ; voir les parties correspondantes). Les garrigues et maquis, et les landes épineuses à genêt hérisson ou genêt occidental sont exclues aussi (très marginaux dans notre région ou très localisés).
Les fourrés les plus « connus » sont ceux observés un peu partout en zone de plaine, en général mésophiles, sur sol assez profond, avec des espèces très communes (la plupart étant largement utilisées par l’Homme dans l’histoire) : prunellier, aubépine, cornouiller, troène, rosiers, ronces… On y trouve souvent des lianes telles que la clématite, la bryone, le tamier…
Au niveau de terrains plus acides, on retrouve des manteaux arbustifs pionniers dominés par des Fabacées, avec notamment le genêt à balais et l’ajonc d’Europe (souvent accompagnés de fougère aigle) ; ils sont souvent pauvres et monotones. Le genêt purgatif investit quant à lui les pentes chaudes et acides de certains secteurs montagneux. En milieu plus frais et humide, la bourdaine et la bruyère à balais complètent le cortège.
Dans les coupes et clairières forestières, des essences pionnières forment souvent assez rapidement des fourrés denses, avec par exemple les sureaux noir et à grappes, le saule marsault, le tremble…
En montagne, d’autres types de formations peuvent aussi être caractérisés : des fourrés montagnards à noisetier, bouleaux, saules, etc., et même plus haut en altitude (étage subalpin) des fourrés mésohygrophiles à saules, chèvrefeuilles…
Ces milieux, bien que plus pauvres en espèces qu’une prairie, une pelouse ou une forêt, constituent un stade transitoire de la dynamique naturelle de la végétation, très important en terme de biodiversité. Ils représentent des refuges pour la faune, et des zones de reproduction pour de nombreux oiseaux et insectes. Les arbustes fournissent des fruits très appréciés par la faune, notamment à l’automne et en hiver où d’autres ressources viennent à manquer. Les mosaïques qu’ils peuvent former avec les boisements et les milieux ouverts sont profitables à l’ensemble de la faune, surtout quand les structures sont complexes, avec des hauteurs végétatives variées, la présence d’ourlets en situation d’écotone, etc.
Dernière mise à jour : 05/03/2018
Accès aux fiches espèces
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Bryone dioïque
Bryonia dioica |
Clématite blanche
Clematis vitalba |
Corroyère à feuilles de myrte
Coriaria myrtifolia |
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Cornouiller sanguin
Cornus sanguinea |
Aubépine monogyne
Crataegus monogyna |
Troène commun
Ligustrum vulgare |
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Prunellier
Prunus spinosa |
Rosier de France
Rosa gallica |
Églantier des chiens
Rosa canina |
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Ronces
Rubus ulmifolius |
Sureau noir
Sambucus nigra |
Orme champêtre
Ulmus minor |